Historique de l’APR-UQAM
Création de l’APR-UQAM
Nous sommes en 1989. Vous venez de prendre votre retraite de l’UQAM. Vous découvrez qu’avec la rupture du lien d’emploi, vous n’avez aucun accès aux services de l’UQAM. Vous ne pouvez plus emprunter de documents à ses bibliothèques, utiliser ses services informatiques ou recourir à son service de l’audiovisuel[1].
Si vous vous appelez Yvon Pageau, vous décidez de faire quelque chose. Roch Denis, alors président du Syndicat des professeurs et professeures de l’Université du Québec à Montréal (SPUQ), lui suggère de créer une association de professeurs et professeures à la retraite. Avec quelques collègues, Pageau propose en décembre 1989 la création d’une « association incorporée à but non lucratif ayant pour but de promouvoir les intérêts et d’assurer une continuité à la carrière universitaire de ses membres »[2]. Le SPUQ appuie financièrement la démarche et fournira depuis lors un appui financier à l’APR-UQAM. Un comité exécutif provisoire est constitué en janvier 1990, puis en mars 1990 se tient une première assemblée générale qui adopte les statuts de la nouvelle association et élit un conseil d’administration[3].
Les lettres patentes, émises le 9 mai 1990, sont signées par Yvon Pageau, Jean-Marc Tousignant et Benoît Gendreau. Elles définissent trois objectifs : « Encourager le regroupement des professeurs et professeures retraités de l’UQAM; Promouvoir les intérêts de ses membres et de l’institution ou ils|elles ont fait carrière; Répondre au désir des membres de vouloir assurer une continuité à leur carrière universitaire »[4]. Ces objectifs indiquent clairement la volonté des professeurs et professeures à la retraite de prolonger leurs liens avec la communauté de l’UQAM. Les objectifs demeurent aujourd’hui les mêmes qu’à la création de l’Association[5].
[1] https://apr.uqam.ca/videos/apr-uqam-1990-2006/, vidéo Yvon Pageau, président 1990-1996.
[2] Yvon Pageau, « Du bourbier à l’estuaire », Pour la suite du monde, no 66 (novembre 2015), p. 1-2.
[3] Description du fonds de l’APR-UQAM, service des archives et gestion de documents, UQAM, https://acdps.uqam.accesstomemory.org/194p.
[4] Lettres patentes de l’Association des professeurs et professeures retraités de l’U.Q.A.M. (A.P.R.-U.Q.A.M.), 9 mai 1990, p. 3.
[5] Voir https://apr.uqam.ca/a-propos-de-lapr-uqam/objectifs/.
Reconnaissance par l’UQAM
Il faudra attendre encore deux ans avant que l’UQAM reconnaisse l’Association par un protocole d’entente signé en juillet 1992[1] et qui sera revu plusieurs fois par la suite[2]. Le protocole permet aux professeurs et professeures à la retraite de continuer leurs activités d’enseignement, de recherche et création ou encore de services à la collectivité au sein de l’UQAM. Pour ce faire, les divers services de l’Université, dont les bibliothèques, le réseau informatique et l’audiovisuel leur sont accessibles « selon les politiques propres à ces services »[3]. Leur adresse de courriel UQAM, notamment, est maintenue à vie.
Ces « droits et privilèges » accordés par le protocole d’entente ont été graduellement obtenus et modifiés depuis la première version, à la suite de négociations entre l’APR-UQAM et l’Université qui n’ont pas toujours été faciles à cause de la pauvreté des ressources dont disposait l’UQAM. Le protocole d’entente témoigne de la volonté des membres de l’APR-UQAM de prolonger leurs contributions à l’Université et d’obtenir les moyens pour ce faire.
[1] Description du fonds de l’APR-UQAM, service des archives et gestion de documents, UQAM, https://acdps.uqam.accesstomemory.org/194p.
[2] https://apr.uqam.ca/protocole-dentente-avec-luqam/.
[3] https://apr.uqam.ca/wp-content/uploads/sites/73/2020/04/Droits-et-privileges-2017.pdf.
Constance des réalisations de l’APR-UQAM
Afin d’atteindre ses objectifs, l’Association a rapidement mis sur pied une série d’activités, de moyens de communication et de contributions à la communauté uqamienne. Dans les années 1990, des activités sociales ou culturelles sont offertes chaque mois[1]. Par la suite, avec la croissance de l’Association, de cinq à huit sorties sociales (restaurants, vignobles) ou culturelles (musées, visites de quartiers) seront offertes chaque année. Les membres apprécient beaucoup ces formes de sociabilité, qui attirent le plus souvent environ une vingtaine de personnes. Elles permettent de renouveler les contacts personnels en même temps qu’elles stimulent l’esprit. Les festivités entourant les 15e et 25e anniversaires de l’APR-UQAM ont attiré beaucoup de membres qui ont pris plaisir à se retrouver et se commémorer leur participation à l’Association.
L’APR-UQAM crée rapidement des moyens de communication avec ses membres et le grand public. À l’automne 1996, Jean-Guy Sabourin lance le bulletin Pour la suite du monde[2]. Le Bulletin offre dans chaque numéro des articles d’intérêt pour les membres, des commémorations, ou encore des comptes rendus d’activités. Le Bulletin fut d’abord publié entre deux et quatre fois par année, puis ramené à une publication biannuelle dans un format couleur et une mise en page professionnelle[3].
Roch Meynard, qui sera un pilier de l’APR-UQAM, crée en 1998 le premier site web de l’Association[4]. En 2011, Gilles Gauthier prend la relève comme webmestre jusqu’en 2022[5]. Faute de ressources uqamiennes pour l’hébergement du site, le site a d’abord logé sur des plateformes privées. En 2020, le Service de l’audiovisuel de l’UQAM accepte d’héberger le site web de l’Association, qui aura désormais comme adresse « apr.uqam.ca »[6]. En 2023, l’APR-UQAM demande au Service de l’audiovisuel de l’UQAM d’incorporer le site de l’APR-UQAM aux sites institutionnels et de mettre en place un intranet auquel seuls les membres actifs auront accès. Cela permet entre autres le paiement des cotisations annuelles par carte de crédit et l’échange d’informations personnelles entre les membres actifs. L’accès au site est sécurisé et le registrariat de l’APR-UQAM doit approuver l’inscription des membres actifs sur le site.
Enfin, l’APR-UQAM offre un groupe Facebook réservé à ses membres. Créé en 2021, il est géré par des membres du conseil d’administration. Les membres peuvent y verser du contenu à partager avec le groupe.
Depuis ses débuts, l’APR-UQAM contribue à la communauté uqamienne de diverses façons. Elle crée, en 1995, un fonds APR-UQAM qui permet, par l’entremise de la Fondation de l’UQAM, d’octroyer des bourses à des étudiantes et étudiants « sur la base de l’excellence de leur dossier académique ainsi que de leur engagement social ou communautaire au cours de leurs études universitaires ». Près de 80 000 $ en bourses ont ainsi été remis. Pour en assurer la pérennité, l’APR-UQAM a décidé en 2019 de lancer une campagne de financement afin de pouvoir en capitaliser le fonds[7]. Cet objectif est atteint en 2024 grâce à la générosité de ses membres, et en particulier celle de son ancien président Philippe Barbaud, qui avait participé à la mise en œuvre de la campagne de financement et y a contribué financièrement par un don majeur.
En 2017 naît le Projet Solidarité, sous l’impulsion de Monique Lemieux, Amaya Clunès-Gutierrez et Louise Dupuy-Walker, pour examiner comment l’APR-UQAM pourrait fournir de l’aide et du réconfort aux membres qui en manifesteraient le besoin. Le Bulletin de septembre 2017 en décrit les objectifs, qui sont de favoriser les discussions sur les nouvelles situations personnelles et sociales suivant le départ à la retraite, comme le déménagement, le rôle de proche aidant ou la perte d’un être cher, ainsi que de suggérer des ressources fiables utiles dans ces situations[8]. Le projet a fait l’objet d’un blogue sur le site web de l’APR-UQAM, tenu par Patrick Béron à partir de 2019[9]. En 2019, le comité Solidarité a lancé une enquête auprès de ses membres portant sur la solitude et en a publié l’analyse dans le Bulletin de septembre 2020[10]. En 2022, le comité effectue une deuxième enquête, cette fois sur les soins et services aux personnes aînées, dont les résultats sont publiés dans le Bulletin d’octobre 2022[11].
[1] Entrevue avec Éric Volant, https://apr.uqam.ca/videos/apr-uqam-1990-2006/.
[2] Entrevue avec Éric Volant, https://apr.uqam.ca/videos/apr-uqam-1990-2006/.
[3] Les archives du Bulletin sont disponibles à https://apr.uqam.ca/bulletin/archives-du-bulletin/.
[4] https://apr.uqam.ca/wp-content/uploads/sites/73/2024/04/Bulletin8.pdf, p. 8.
[5] Procès-verbal de l’assemblée générale annuelle, 5 juin 2012, p. 3.
[6] https://apr.uqam.ca/wp-content/uploads/sites/73/2021/04/pv-CA-2020-05-13_1.pdf, p. 1.
[7] https://apr.uqam.ca/fonds-apr-uqam/.
[8] https://apr.uqam.ca/le-comite-solidarite/; https://apr.uqam.ca/wp-content/uploads/sites/73/2020/03/Bulletin72.pdf; https://apr.uqam.ca/banque-dinformations/.
[9]https://apr.uqam.ca/wp-content/uploads/sites/73/2020/10/pv-AG-2020-09-30.pdf , p. 6.
[10] https://apr.uqam.ca/wp-content/uploads/sites/73/2020/10/Bulletin79.pdf, p. 14-18.
[11] https://apr.uqam.ca/wp-content/uploads/sites/73/2022/12/Bulletin83.pdf, p. 8-15.
Constance des représentations auprès de l’UQAM pour la reconnaissance des retraités
Créée en partie pour revendiquer la reconnaissance des professeurs et professeures à la retraite, l’APR-UQAM n’a cessé de faire des représentations auprès de l’Université à ce sujet. Rappelons qu’une des raisons de la création de l’Association était d’obtenir pour ses membres l’accès aux services de l’institution. En 1993, l’UQAM crée une carte multiservices qui est disponible pour les retraités[1]. Cette carte permet notamment d’emprunter des ouvrages aux bibliothèques, en plus de donner accès aux salles de bain des pavillons de l’UQAM, qui ont été verrouillées pour des raisons de sécurité !
Par le protocole d’entente, l’Association a obtenu pour ses membres l’accès aux tâches d’enseignement et de recherche de l’UQAM. Elle a négocié les modalités du versement de la rémunération pour ces tâches. En 2016-2017, le président Marcel Rafie intervient avec succès auprès de la direction afin d’obtenir un moratoire quant à la date de fermeture des comptes de recherche (comptes C) des professeures et professeurs à la retraite, qui est repoussée au 31 mai 2018. Depuis 2022, à la suite de demandes faites par l’APR-UQAM, l’accès à distance aux ressources électroniques des bibliothèques de l’UQAM est disponible sur demande aux professeurs et professeures à la retraite. Cela s’applique aussi au prêt entre bibliothèques[2].
Enfin, depuis ses débuts, l’Association a participé aux activités de reconnaissance des retraitées et retraités organisées par l’UQAM.
[1] https://apr.uqam.ca/wp-content/uploads/sites/73/2020/03/pv-AG-1994-05-06.pdf, p. 3.
[2] https://apr.uqam.ca/wp-content/uploads/sites/73/2022/06/Rapport_d_activite_2021-2022_1.pdf, p. 5. Le formulaire de demande d’accès à ces services de la bibliothèque est disponible en ligne.
Autres représentations
L’APR-UQAM entretient des liens constants avec le Syndicat des professeurs et professeures de l’UQAM (SPUQ), qui fournit un soutien inestimable à l’Association tant sur le plan financier qu’organisationnel. L’Association participe chaque année aux ateliers de préparation à la retraite organisés par le SPUQ et accompagne les futurs collègues retraités qui s’adressent à elle quant aux enjeux qui les préoccupent.
Par sa participation à la Fédération des retraités de l’Université du Québec (FRUQ), l’Association tient ses membres informés des conditions d’accès aux assurances collectives offertes et à l’évolution de la santé financière des fonds de pension auxquels ses membres ont cotisé.
L’APR-UQAM est aussi membre du regroupement Associations des retraités des universités et collèges du Canada (ARUCC), qui partage parmi les associations semblables à la nôtre de l’information sur les avantages sociaux, les politiques de soins de santé des retraités et sur « l’apprentissage à tout âge », entre autres.
Enfin, l’Association fait partie de la Table de concertation des aînés de l’île de Montréal (TCAIM), lieu de concertation des organismes de l’île de Montréal qui visent à « améliorer la qualité de vie des citoyens âgés tout en construisant une solidarité avec tous les âges »[1].
Croissance des effectifs
Lors de la formation de l’APR-UQAM en 1990, 21 ans après la création de l’UQAM, les professeurs et professeures à la retraite comptaient une quarantaine de personnes, dont le quart étaient des femmes. Six ans plus tard, on en dénombre une centaine, dont les femmes forment le cinquième[1].
Au 30 avril 2000, l’APR-UQAM recense 243 retraités, dont 132 en sont membres[2]. Parmi les retraités dénombrés, seulement 18 % sont des femmes[3]. En 2005, 200 personnes sont membres de l’Association et 20 % sont des femmes[4]. En 2010, l’APR-UQAM regroupe 263 membres[5]. En 2020, ce nombre passe à 278[6]. Depuis, l’Association regroupe entre 260 et 280 membres actifs. En 2024, les femmes composaient près de 40 % des membres[7].
[1] Fichier des retraités et décédés au 14 décembre 2022, compilé par l’APR-UQAM. Le nombre de retraités comprend les personnes décédées après leur retraite.
[2] https://apr.uqam.ca/wp-content/uploads/sites/73/2020/03/Bulletin13.pdf, p. 17.
[3] Fichier des retraités et décédés au 14 décembre 2022, compilé par l’APR-UQAM.
[4] https://apr.uqam.ca/videos/apr-uqam-1990-2006/, vidéo Yvon Pageau, président 1990-1996; fichier des retraités et décédés au 14 décembre 2022, compilé par l’APR-UQAM.
[5] https://apr.uqam.ca/wp-content/uploads/sites/73/2020/03/pv-AG-2010-05-18.pdf, p. 2.
[6] https://apr.uqam.ca/wp-content/uploads/sites/73/2020/10/pv-AG-2020-09-30.pdf, p. 3.
[7] Calculé depuis la base de données Dialog Insight, qui contient les informations sur les membres actifs.
Rôle grandissant des professeures retraitées dans l’APR-UQAM
L’Association a été dirigée très majoritairement par des hommes au début. Le fondateur, Yvon Pageau, a été actif au sein de l’Association pendant près de 20 ans. Roch Meynard fut l’homme à tout faire de l’Association, président, trésorier, registraire et webmestre de 1998 à 2014.
Depuis les débuts, cependant, les membres féminins ont apporté une contribution importante qui a pris de l’ampleur par la suite. Parmi celles qui ont exercé des fonctions pendant cinq ans ou plus, il faut souligner la contribution des Nathalie Langevin, qui entre au conseil d’administration en 1998 et devient la première femme présidente, de 2001 à 2003; Renée Legris, vice-présidente en 1995, membre du conseil d’administration de 1996 à 1998, puis en 2010 et 2011; Rachel Desrosiers, au conseil d’administration de 1998 à 2004 et directrice du Bulletin de 1999 à 2003; Suzanne Lemerise, au conseil d’administration de 2000 à 2003 puis expéditrice de vœux d’anniversaire aux membres jusqu’en 2022; Louise Dupuy-Walker, membre du conseil d’administration entre 2003 et 2009, au comité des activités culturelles et sociales entre 2004 et 2017, et membre fondatrice du comité Solidarité en 2017; Monique Lemieux, qui a œuvré au sein de l’Association depuis 2004 comme membre du conseil d’administration, directrice du bulletin Pour la suite du monde, présidente, organisatrice d’activités, et membre fondatrice du comité Solidarité; et Linda Gattuso, au comité des activités culturelles et sociales de 2013 à 2019. Ces professeures ont servi l’Association pendant de nombreuses années et en ont assuré le développement et le rayonnement. Tous les membres leur en sont reconnaissants.