La cybersécurité- un enjeu majeur pour les personnes aînées – atelier du 26 novembre 2024
Le 26 novembre 2024, une trentaine de membres de l’APR- UQAM et de l’APRÈS-UQAM ont participé à un atelier d’information sur les fraudes sur Internet et la maltraitance financière dont sont victimes tant de citoyens et de citoyennes âgés. Une représentante de la FADOQ de la Région Île de Montréal et deux agentes sociocommunautaires du Service de Police de la Ville de Montréal (SPVM) ont présenté les outils et les ressources pour mieux les identifier, y faire face et les dénoncer.

Photo: Richard Bourhis
L’intérêt était d’autant plus grand que quelques participants à l’Atelier avaient déjà été victimes d’arnaques informatiques.
Sophie Duchesneau, responsable des programmes sociaux de la FADOQ, a présenté le programme Ainé-Avisé ( https://aineavise.ca ) qui regroupe, en plus de cet organisme, la Sûreté du Québec et le CIUSS du Centre-ouest-de-l’Île-de-Montréal. Ils travaillent ensemble dans la prévention d’actes de fraude et de maltraitance financière envers les personnes aînées ainsi que dans le soutien aux victimes de ces actes. Elle a mentionné plusieurs types de fraudes et appelé à une vigilance constante, car les fraudeurs sont de plus en plus astucieux. Il faut distinguer entre la fraude et la maltraitance financière où une personne donne toute sa confiance à un proche ou à un organisme qui en abusent.
Voici quelques exemples de cas qui nous ont été présentés :
- Des fraudeurs utilisent vos cartes de crédit dont les informations peuvent être retracées dans vos échanges sur Facebook, ou encore proposent des offres d’aubaines ou d’abonnements tout en exigeant vos informations personnelles pour y avoir accès; vérifiez toujours la crédibilité des personnes à qui vous transmettrez de telles informations.
- Une forme d’hameçonnage assez fréquente est l’envoi de courriels qui présentent des logos de vos institutions financières d’apparence tout à fait crédible; il faut toujours communiquer avec votre banque pour en vérifier la validité et surtout vous rappeler que jamais les institutions financières ne communiquent de cette manière avec leurs clients et clientes pour des transactions financières.
- De nouveaux amours et amitiés développés en ligne entraînent trop souvent des personnes seules en quête d’affection à débourser des milliers de dollars pour aider la personne « aimée » qui les manipulera par la menace ou tout autre chantage. Ou encore, des fraudeurs se feront passer pour le petit-fils ou un parent proche de grands-parents qui se feront arnaquer en payant des sommes élevées pour leur venir en aide, c’est l’une des formes de maltraitance financière les plus fréquentes. Sur la fraude amoureuse, il faut visionner sur YouTube le reportage Sombrer en amour, et la vidéo de l’émission Enquête de Radio-Canada sur ce sujet.
Le vol d’identité est de plus en plus fréquent. En voici quelques exemples : des institutions financières communiquent avec vous pour des transactions refusées; une agence de recouvrement vous informe d’un compte en défaut et vous demande des paiements. Avant de donner suite à ces messages, contactez votre banque ou Equifax et TransUnion le plus rapidement possible. Autre cas de figure : si vos amis ou parents reçoivent des invitations de votre part sur les réseaux sociaux, alors que vous n’avez pas fait de telles demandes, c’est un cas de vol de votre identité. Procédez immédiatement au changement de vos mots de passe.
Les appels frauduleux sont de plus en plus nombreux. Votre afficheur de téléphone peut être trompeur. Les fraudeurs peuvent y faire afficher ce qu’ils veulent. Il est conseillé de ne pas répondre si vous ne reconnaissez pas le numéro. Si vous ouvrez votre appareil, attendez que la personne au bout du fil parle la première. Sinon, il y a risque que votre voix soit clonée (via l’intelligence artificielle) et réutilisée pour des transactions financières avec lesquelles vous êtes en lien.
Si vous faites des transactions sur « Marketplace » de Facebook, soyez vigilants, car il y a de nombreux vols et fraudes. Les agentes du SPVM recommandent de faire votre transaction dans un endroit public ou près d’un poste de police.
Il est utile de savoir que les sommes d’argent provenant de diverses fraudes au Canada se chiffraient à 50,3 millions de dollars en 2023 et que moins de 5% des victimes de fraude l’ont signalé à la police. C’est la mission d’Ainé-Avisé de convaincre par l’éducation en cybersécurité de plus en plus de personnes à dénoncer les fraudes dont elles sont les victimes et de les outiller pour être davantage vigilants et ne pas tomber dans ces nombreux pièges.
Les agentes sociocommunautaires, mesdames Marie-Pierre Gobeil et Cynthia Marcil du poste 21 du SPVM, nous ont expliqué leur rôle et présenté leurs outils d’intervention, une véritable découverte pour la plupart des participants. Voici des informations très importantes et souvent méconnues qui s’ajoutent aux informations qu’elles ont partagées au cours de la présentation de madame Duchesneau.
En cas de fraude, tout citoyen ou citoyenne peut signaler une fraude à la ville de Montréal via le 911. Il peut aussi communiquer avec son poste de police de quartier et demander de parler à un agent sociocommunautaire et sinon, laisser un message dans sa boîte courriel. C’est leur rôle d’accompagner la victime de fraude dans les diverses étapes de ses démarches pour régler sa situation. Il est aussi recommandé de communiquer avec le Centre antifraude du Canada (1 888-495- 8501) et la Ligne Aide Maltraitance Adultes ainés (1 888-489-2287). Pour plus d’informations, il faut consulter le site Viva-Aînés. Signalez à votre poste de police de quartier toutes situations qui vous semblent suspectes. Les agentes sociocommunautaires ont insisté pour dire et redire que les citoyens et citoyennes qui frappent au poste de quartier ou demandent leur aide ne dérangent jamais; au contraire, ils contribuent à lutter contre les fraudeurs et à mieux aider les victimes.
En conclusion, cet atelier a été des plus instructifs et nous a conscientisés sur l’état de vigilance qui doit nous habiter tous et toutes de manière constante et sur la nécessité d’agir et de dénoncer lorsque nous sommes victimes ou témoins de fraudes dans notre environnement. Il nous faut faire connaître au plus grand nombre de personnes possibles la mission de ces organismes et l’existence des outils disponibles pour agir. Notre présidente a chaleureusement remercié les présentatrices et les participants ont fait part de leur appréciation et de la pertinence de cet atelier organisé par l’exécutif de l’APR-UQAM qu’il faut remercier.
Céline Saint-Pierre
Professeure émérite
Département de sociologie