Visite de l’exposition « Montréal en devenir : Duncan, peintre du 19e siècle », musée McCord Stewart, 5 décembre 2023

Texte : José E. Igartua

Images : José E. Igartua (images 1, 2, 10 et 11) et musée McCord Stewart (les autres images). Cliquer sur les images pour les agrandir.

L’artiste visuel James Duncan, né en Irlande en 1806, arrive au Canada au début des années 1830. Sa production artistique porte surtout sur Montréal et ses alentours. Elle documente de manière continue l’évolution de la ville et de son architecture, ainsi que la vie urbaine montréalaise de 1830 à 1880. Il décède en 1881.

Duncan était un artiste polyvalent, produisant des dessins à l’encre, des aquarelles, des toiles peintes dont étaient tirées des lithogravures vendues aux Montréalais et aux visiteurs, comme les militaires britanniques postés à Montréal. Il sera aussi correspondant montréalais de la Illustrated London News, sorte de Paris-Match de l’époque.

 Notre collègue Laurier Lacroix, co-commissaire de l’exposition, en avait eu l’idée il y a déjà 40 ans, parce qu’il considérait Duncan comme un artiste méconnu qui méritait qu’on mette en valeur ses talents de fin dessinateur et d’observateur de la scène montréalaise avant l’arrivée de la photographie. Laurier Lacroix nous a fait une présentation pénétrante de l’exposition, qui regroupe des œuvres provenant de diverses collections publiques et privées.

1. Laurier Lacroix décrivant des vues de Montréal, avec Jean Legault, responsable du comité des activités culturelles et sociales, en arrière-plan

L’exposition s’ouvre sur une magnifique toile de Montréal en 1830-1831 (les œuvres ne sont pas toujours signées et rarement datées), vue du pied du Mont-Royal. En avant-plan, des cultivateurs et du bétail illustrent la vocation encore agricole de l’Île.  Le milieu de la toile représente avec une finesse remarquable les bâtiments de la ville.

2. Richard Bourhis admirant la toile ” Montréal depuis la montagne” qui ouvre l’exposition
3. Montréal depuis la montagne, 1830-1831

Des œuvres produites sensiblement du même point d’observation entre 1843 et 1865, présentées plus loin dans l’exposition, documentent l’expansion de la ville, comme des œuvres montrant la ville depuis l’Île Sainte-Hélène.

L’exposition présente ensuite des dessins à l’encre exécutés lors d’un tour de l’île en 1831, allant de Pointe-Claire et par le nord, jusqu’à Rivière-des-Prairies à l’est, pour finir au Mile End. On y perçoit à la fois l’espace aéré mis en scène et la finesse des détails.

Par la suite, l’exposition offre des scènes de la vie urbaine montréalaise, y compris le féroce incendie de la ville en 1852. Duncan dépeint les activités commerciales (marchés, commerce de la glace) ou sociales (noces, partie de crosse, parades de sociétés patriotiques) et l’intérieur ou l’extérieur d’édifices importants (églises, banques).

La contribution sans doute la mieux connue de James Duncan est l’illustration du premier guide historique et touristique de la ville, Hochelaga Depicta, publié en 1839. Il y inclut 20 planches.

Le site web du Musée McCord Stewart regorge d’informations sur Duncan et sur l’exposition, y compris la conférence sur l’exposition par Laurier Lacroix et Christian Vachon. Un livre sur Duncan et son œuvre montréalaise est disponible au musée. On peut également télécharger des images des œuvres de Duncan détenues par le musée McCord Stewart. L’exposition se termine le 21 avril 2024.

Après la visite de l’exposition, une agréable marche nous a ensuite amenés au restaurant Il Cortile, où nous avons dégusté des mets italiens de haute qualité.